Les vacances avant l’heure
En situation « normale », la mobilité du mois d’avril est habituellement marquée par les vacances de printemps d’une durée de 2 semaines : ceux qui le peuvent quittent alors en famille les grandes agglomérations pour leurs lieux de vacances.
Lors du long week-end de Pâques à venir, les déplacements de longue distance seront autorisés. Il est vraisemblable que de nombreux citadins (ceux en particulier dont les enfants ne seront pas scolarisés en présentiel durant les 4 prochaines semaines) feront le choix d’une délocalisation temporaire. Ces constats permettent d’anticiper un effet des mesures assez limité sur la mobilité dans les grandes agglomérations par rapport à une période normale de vacances de printemps, mais un effet étendu sur deux semaines supplémentaires.
Moins de déplacements longs, plus de déplacements courts
Le recours au télétravail, la fermeture de certains commerces non essentiels et le couvre-feu de 19h à 6h auront au niveau national le même effet de baisse sur les déplacements longs que ceux observés sur les 19 départements où ces mesures étaient déjà appliquées.
A l’inverse, les déplacements de proximité devraient rester stables ou en hausse par rapport à la situation actuelle : en effet, les sorties restent, pour l’essentiel des activités en extérieur, autorisées par les dernières mesures (pas d’attestation) jusqu’à 19 heures et s’effectueront dans un rayon de 10 km autour de l’adresse de résidence.
L’ouverture de nombreux commerces, la hausse des déplacements pour motifs de santé (les tests, les vaccins…), la présence des enfants à domicile, une météo printanière et un couvre-feu repoussé à 19h seront propices à de nombreux déplacements courts.
Estimer la mobilité des 4 semaines à venir
Comme réalisé précédemment, Mobimétrie et Ipsos estiment l’effet sur la mobilité des Français des mesures restrictives au travers d’un modèle qui permet de pondérer le nombre de déplacements en fonction de 76 motifs.
Suite aux nouvelles mesures, le modèle estime que la baisse du nombre de trajets ne devrait pas excéder 26% par rapport à la situation de couvre-feu de la période janvier- mars et qu’au minimum 60% des trajets seront conservés par rapport à la période normale avant covid (hors vacances scolaires).
Cette estimation sera réévaluée selon les observations dont nous disposerons dans les prochaines semaines.
Précisions
Le modèle utilisé ne permet pas d’identifier les comportements de mobilité par mode de transports. Il est probable que les trajets de courte portée notamment piéton ou en mode doux enregistrent des évolutions plus favorables que celles des trajets de plus longue distance.